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de plus en plus petite : un exemple d'érosion littorale |
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Datées de la fin du Pleistocène - début de l'Holocène (-10000 à -7000 ans), les plus récentes manifestations volcaniques de Mayotte ont été de type explosif. Conséquence de la rencontre entre l'eau de mer et un magma chaud ascendant, de violentes éruptions (dites phréatomagmatiques) ont généré des nuées de cendres et de lapilli ponceuses à partir de centres d'emission représentés aujourd'hui par les structures très spectaculaires que sont les cratères (maars) de Moya et du Dziani Dzaha.. C'est à proximité de ces structures, et sur toute la partie orientale de Petite-Terre, que les dépots de nuées pyroclastiques sont les mieux représentés, s'étant localement accumulés sur plus de 30 m d'épaisseur apparente. Depuis ces dernières manifestations, les paysages de Mayotte en général et de Petite-Terre en particulier sont modelés uniquement par l'érosion, très intense sous ces latitudes. Ces phénomènes d'enlévement de matières (sens du mot érosion) sont particulièrement bien illustrès sur la côte orientale de Petite-Terre du fait de la nature tendre et friable des roches impliquées. |
Les processus d'érosion |
En
contexte littoral, l'érosion
fait essentiellement intervenir des phénomènes mécaniques
mettant en jeu conjointement:
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Les falaises des Badamiers (point 1) présentent un profil légérement concave. Les pans de roches s'en détachent suivant des surfaces courbes correspondant à des discontinuités dans lesquelles l'eau pourra s'infiltrer et faciliter le déplacement par glissement et/ou écroulement. Les végétaux, notamment les arbres avec leurs racines, peuvent favoriser le développement de ces discontinuités. (passez la souris sur la photo de droite pour voir un de ces plans de faiblesse et les deux côtés du pan de roches sur le point de se détacher). |
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Cette coulée de pyroclastites fines et compactes (point 2), montre de nombreuses discontinuités sous la forme de fractures perpendiculaires (passez la souris sur la photo de droite pour voir leur densité). Le creusement de la base par l'action des vagues (le sapement - voir détails plus loin) fait que, par simple gravité, les pans de roches dissociés par les fractures vont s'écrouler. |
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Ces figures complexes (point 3) résultent de l'action conjointe de l'eau de ruissellement et du vent avec des embruns. Au contact de l'air humide, une couche dure se forme; celle-ci est ensuite entaillée par l'eau de ruissellement qui creuse par place sous cette croûte pour donner ces formes originales. Les phénomènes mis en jeu sont ici essentiellement physico-chimiques avec, en particulier, l'altération des cendres, responsable de la formation d'une croûte de surface riche en composés alumino-silicatés (allophane) et en minéraux argileux (tels que l'halloysite, proche de la kaolinite). |
Le devenir des matériaux mobilisés |
Les matériaux mobilisés par lérosion sont triés : - les fins sont emportés vers le large, où ils sont pris en charge par les courants de marée, les vagues et les courants littoraux qui vont assurer leur redistribution et leur répartition jusquà leurs zones de dépôt (daccumulation); - les grossiers saccumulent à proximité de leur zone d'extraction. |
L'ensemble des processus d'érosion conduit à un recul des falaises. Avec l'enfoncement progressif de l'édifice volcanique de Mayotte sous l'effet de son propre poids, ces processus vont devenir de plus en plus efficaces et Petite-Terre de plus en plus petite. |